COVID-19 - Interview d'un Compagnon du Goût
La crise sanitaire du Covid-19 a grandement impacté la population et les habitudes de consommation. De nombreux consommateurs se sont tournés vers nos artisans bouchers et charcutiers, artisans que nous avons accompagnés tout au long de cette période particulière grâce aux réseaux sociaux.
Focus sur Sylvain CIARAVELLA de la boucherie AMBIANCE GOURMANDE à Bellevie-sur-Vie (85), membre du réseau « Compagnons du Goût » (regroupement de bouchers, charcutiers et traiteurs bénéficiant de services d’aides à la vente).
1- Comment avez-vous vécu la période de confinement, aussi bien sur le plan professionnel que personnel ?
« Sur le plan professionnel cette période a été synonyme de beaucoup de travail. Elle a été bénéfique aux commerces de proximité.
La charge de travail a été telle que nous avons focalisé toute notre attention sur le professionnel.
2- Avez-vous adopté des « méthodes innovantes » pour satisfaire au mieux votre clientèle (prise de commande par téléphone ou via les réseaux sociaux par exemple) ?
« Nous avons rapidement mis en place des panneaux et affiches en magasin pour favoriser la prise de commande par téléphone. Le temps de passage en magasin étant de ce fait très court, les clients règlent et récupèrent leur commande déjà prête.
Nous souhaitions développer la communication digitale. Les circonstances ont accéléré ce projet. Nous avons développé notre présence sur internet : compte Facebook, Google Business et les Pages Jaunes. En septembre, les consommateurs nous retrouverons sur Ollca. »
3- Quelles mesures concrètes (ou éléments concrets) avez-vous pris pour respecter et faire respecter les gestes barrières dans votre commerce ?
« Dès le début de la crise sanitaire : 2 à 3 personnes à la fois dans le magasin (nous avons une grande boutique, les distances sont respectées), métrage au sol, gel hydroalcoolique à disposition, vitre plexi à la caisse, masques très rapidement portés par toute l’équipe. Toutes ces mesures sont bien sûr toujours d’actualité. »
4- Avez-vous ressenti un changement de consommation de vos clients ?
« Les bouchers et plus généralement les commerçants de proximité ont « assurés » pendant la période de confinement. Ils ont répondu présents. Les clients ont redécouvert leurs commerces de proximité.
Nous proposions déjà un grand choix dans notre boutique mais nous avons encore élargi notre gamme pour répondre à la demande. Nous avons notamment proposé plus de plats « famille » car les repas étaient partagés midi et soir par tous les membres de la famille pendant le période du confinement. »
5- Quel impact la crise du COVID-19 a-t-elle eu sur votre activité (approvisionnement, stockage etc.) et plus globalement sur votre chiffre d’affaires ?
« Nous avons eu une hausse du chiffre d’affaire. Nous avons élargi notre gamme et adapté les prix, notamment en proposant des colis.
Appartenant à l’association Maître Boucher du Terroir, je proposais déjà des colis (qui sont modifiés tous les 2 mois, en plus d’opérations ponctuelles), ces colis ont eu beaucoup de succès et ont permis de faire découvrir ce système de lots aux familles.
Cette période nous a apporté de nouveaux clients et même si certains ont repris leurs anciennes habitudes de consommation après le déconfinement, notre clientèle s’est agrandit.
Nous avons également été solidaires des autres commerçants. A l’annonce du confinement, nous avons pris à la boutique le stock du fleuriste, ce stock a été écoulé en 3 jours, les clients souhaitant aussi aider ce commerçant. Nous avons ensuite gardé pendant toute la période du confinement une étagère réservée aux fleurs et plantes que nous avons vendu pour le compte du fleuriste, y compris le 1er mai avec la vente du muguet.
Autre exemple, le marché ayant été suspendu, un vendeur de fruits et légumes nous déposait les colis de commandes de ses clients que ces derniers pouvaient ainsi récupérer dans notre magasin. »
Nul doute que la crise du COVID 19 aussi été synonyme de service pour les consommateurs et de solidarité entre les artisans et les commerçants.
